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3 octobre 2005 1 03 /10 /octobre /2005 00:00
Atelier du samedi 20Août 2005 à Gap

C.R.     "QUE SONT LES SEL DEVENUS ?"


Atelier animé par « La Framboise » et Manuel (en l’absence de Catherine Lenzi, sociologue qui a fait l’analyse des réponses).

Secrétaires de l’atelier : Christine et Xavier
Rapporteur à l’agora du dimanche : Xavier

L’idée de cette enquête est née à la Rencontre InterSEL de SALVAGNAC 2, en 2003, dans le but d’avoir une photo instantanée des SEL français et des pratiques dans les SEL 10 ans après la naissance des premiers.

Un questionnaire comportant 44 questions a été envoyé à tous les SEL répertoriés par SELidaire et distribué individuellement lors des rencontres 2004 à LIBOURNE. 270 réponses individuelles exploitables ont été reçues provenant de 72 SEL (soit 26% de l’ensemble des SEL, mais moins de 1% du nombre de SEListes (évalués à environ 30000).

L’équipe de traitement des réponses insiste pour relativiser la portée de cette enquête (qu’il conviendrait plutôt de nommer « sondage » ?) : on n’est pas autorisé à prétendre à une représentativité d’autant plus qu’on a tout lieu de penser que ce sont les plus motivés qui ont répondu.

Le travail de traitement a été effectué entièrement par une petite équipe de 5 SEListes (disséminés sur le territoire français), qui a fait appel pour l'analyse aux compétences d'une sociologue et d'un statisticien, tous deux SEListes. Les résultats et les analyses font l’objet d’un premier document de travail qui est présenté dans cet atelier, atelier durant lequel les SEListes ont été invités à exprimer leurs ressentis quant aux résultats de l’enquête.

Traits dominants des résultats :
Dates de création des SEL :
Le plus grand nombre a été créé dans la seconde période (1996-97), celle qui a suivi de près le SEL d’origine. La création est le plus souvent due à une initiative individuelle

Taille des SEL
En 2004, le nombre moyen d’adhérents se situe autour de 24 (alors qu’il était de 90 en 1996). La courbe est régulièrement descendante.

Situation géographique
Bien que les premiers SEL soient ruraux, 60% des SEListes qui répondent se situent en zone urbaine.

Forme juridique
Les SEL sont majoritairement constitués en association « Loi de 1901 » déclarée ; 18% ont un
C.A. « classique » ; On note une tendance à briser la structure traditionnelle pour aller vers une direction ou une animation collégiale ou une participation collective.

Les SEL s’assurent à minima :
Plus de la moitié ne sont assurés qu’en responsabilité civile ; un tiers n’a aucune assurance

L’âge moyen « monte »
Sans qu’il soit possible de savoir s’il s’agit d’un indicateur de « fidélité » ou si les SEL attirent davantage les adultes plus « mûrs », on constate que le haut de la courbe qui était dans la tranche des 25/29 ans en 1998 a « glissé » vers la quarantaine.

Ce sont plutôt des personnes actives sur le plan professionnel. Il semblerait que l’on adhère (s’implique ?) dans un SEL plutôt lorsque les enfants sont devenus autonomes. Les femmes célibataires sont les plus nombreuses.
Les femmes seraient également plus actives que les hommes sur le plan de l’animation et de la gestion des SEL (les hommes restant toutefois les plus nombreux à assurer la fonction de trésorier).
Or les femmes ne disposent pas forcement de plus de temps puisqu’elles sont (légèrement) plus nombreuses que les hommes à avoir une activité professionnelle.

On adhère en premier lieu
- pour défendre une vision de la société
- puis pour créer des liens
- en 3ème lieu seulement pour échanger

Ce sont les femmes qui privilégient surtout le premier objectif, les hommes (plus « utilitaristes » ?) ayant un penchant pour l’échange (avec toute l’ambiguïté du terme – Note personnelle du rapporteur)

Modes de gestion
Le travail en équipe est largement répandu dans les SEL. Certains pratiquent la rotation des responsabilités (renouvellement régulier).
Dans 15% des cas, le SEL est animé par une seule personne.
Les tâches bénévoles de gestion sont souvent rémunérées en unités locales dans près des trois quart des SEL.

Les échanges
Le nombre moyen d’échanges par an se situe autour de 20 pour les hommes, 30 pour les femmes.
Ceux qui échangent le plus sont les plus actifs professionnellement.
Ce sont surtout des services qui sont échangés, viennent ensuite les biens et les savoirs.

Valorisation des échanges
La majorité des SEL se base sur le temps (1h = 1h), surtout pour les services, tandis que le recours au gré à gré est plus répandu pour l’estimation des biens.

Gestion des échanges
On adopte en premier les bons d’échange, puis les feuilles d’échange et les carnets dans une moindre proportion.

La comptabilité centralisée est très souvent pratiquée, surtout dans les SEL à structure « classique ».
Mais on la trouve à des proportions identiques dans des SEL à pratiques participatives (ce qui a surpris les enquêteurs, qui s’attendaient à rencontrer moins de pratiques « jacobines » chez des partisans du pouvoir partagé).

La transparence et le partage de l’information est un souci largement partagé ; ils sont nombreux à publier leurs comptes et plus encore à avoir un bulletin

Les pratiques d’incitation à l’échange
Un tiers commence les comptes en positif ; plus de la moitié démarrent à zéro ; un dixième en négatif.
Mais souvent il y a un accompagnement des nouveaux adhérents pour les aider dans leurs premiers échanges.

Ouverture des SEL sur leur environnement
Près de la moitié animent des projets ou y participent (forums sociaux locaux – jardins collectifs – chantiers – repas de quartier - etc)

Contacts avec d’autres SEL
Une très grande majorité des SEL ont des contacts avec d’autres SEL et participent également ou ont participé à des rencontres interSEL.

Relations avec les collectivités locales
Dans l'ensemble, les relations avec les pouvoirs publics locaux sont prudentes par crainte de récupérations possibles. Ce sont surtout des aides logistiques qui sont recherchées : mise à disposition ou prêts de locaux, photocopies, assistance technique lors de manifestations, notamment.

La discussion dans l’atelier
La question de savoir si le SEL peut (doit ?) rechercher – solliciter - demander – ou simplement accepter – des subventions fait débat.

Les opinions émises par les participants allaient de
- pourquoi ne pas en profiter au même titre que toutes les autres associations (surtout lorsque celles-ci sont subventionnées systématiquement).
- Jusqu’au refus total et systématique de tout subside en euros.
- En passant par une position que j’ai trouvée équilibrée et pragmatique : « profiter des services municipaux peut être plus important (en valeur financière) qu’une subvention et nous laisse complètement libres. » (Françoise –Sel de Draguignan)

La question du regard sur les échanges a également suscité la controverse :
- les uns défendant la transparence de l’échange et l’importance du groupe : « les échanges doivent se faire sous le regards de tous » (cf Denis BAYON)
- d’autres critiquant la lourdeur de ces pratiques, optent pour les carnets, ce qui n’exclut pas automatiquement une forme de regard.

Le mode d’animation du SEL est sans doute l’un des points qui fait l’objet d’expérimentations ou de réflexions les plus diverses dans le souci d’éviter la concentration des pouvoirs souvent perçue comme source de démotivation des adhérents (absence aux réunions, difficultés à trouver des responsables).
La tendance est donc vers un élargissement des lieux de décisions, une rotation et un partage des responsabilités.

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